EDUCATION FOR MADAGASCAR

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Le dicton populaire dit: "Silence vaut acceptation", c’est hélas la réalité ici, à Madagascar concernant le viol et la violence conjugale. La culture du silence domine. Les violences conjugales ne sont pas considérées de façon suffisamment sérieuse. Quand la femme est économiquement dépendante, sa voix n’est pas entendue, même en cas de force majeure. La charge de la preuve reste un élément difficile à apporter dans le cas d’un ménage avec ou sans enfant où une chape de plomb est lourdement posée sur la victime.



L’assemblée générale des Nations Unies  définissait ainsi  la violence à l’égard des femmes: « tout acte de violence dirigé contre le sexe féminin et causant ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace ou tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté ; que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée.» (1)


Le  25 novembre  1960, les trois sœurs Tereza Mirabal militantes et opposantes politiques pour le droit des femmes furent victimes d’un assassinat en République Dominicaine. Depuis 1981, chaque journée du 25 novembre a été réservée pour la lutte contre les violences à l’égard des femmes en mémoire de ces trois femmes de « fer ». En 1999,  cette journée est devenue la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes (2)


Le monde a évolué mais ce problème de la violence basée sur le genre, surtout et majoritairement sur le genre féminin, reste majeur dans de nombreux pays. Il constitue un obstacle dans l’avancement des objectifs de développement durable (ODD): Cette violence peut se présenter sous plusieurs formes : physique, sexuelle ou psychologique qu'elle soit infligée par un membre de la famille ou dans la société (3)


Juridiquement, la femme Malagasy dispose de toutes les protections nécessaires contre la discrimination(4) hélas, la pratique, l’usage et les mœurs ne suivent pas. L’homme représente toujours l’emblème de la force et du pouvoir. Un stigmate de la société d’antan qui idéalise l’homme comme ayant tout droit de veto.



Le viol est la forme la plus grave de violence sexuelle. Depuis quelques mois, les cas de viol à Madagascar ne cessent d’augmenter. De source policière, il y a eu cent soixante-quinze (175) cas de violence basée sur le genre enregistrés durant le confinement, à Madagascar (5). Enfants, adolescentes, femmes : inceste ou non. La culture du viol semble se pérenniser, parfois avec un accord implicite de la société  : « laissez le violeur libre et qu’il épouse la victime », « pourquoi condamner le violeur si vous n’avez pas de quoi nourrir la victime et l’enfant…. »,  etc. Pour une raison de solidarité familiale (" fihavanana »), des mères se taisent face à leurs petites filles violées par un proche sous leur toit. Par peur d'être elle même mises en cause, les victimes n’osent pas porter plainte. À côté du viol, la violence conjugale est une pratique hélas courante. La culture de la femme soumise, que ce soit selon la loi que la société a établie ou selon les règles que la religion préconise, la femme accepte les brutalités pour ne pas porter atteinte à sa vie de couple.


L’inégalité entre éducation des petites filles et des petits garçons peut avoir, on le sait, une répercussion psychologique énorme sur le développement psycho-comportemental de l’enfant.


La liste est  longue. La lutte contre la violence à l’égard des femmes et des filles est un combat mené depuis des décennies mais nécessite encore un travail de longue haleine pour que chaque individu soit conscient de ses actes et de ses comportements envers le genre féminin. Il s’agit en premier lieu de s'assurer d'une bonne éducation et d’un bon civisme.


Le covid19, le confinement et l’arrêt de la production de certaines entreprises ont aggravé la situation des femmes, particulièrement celles qui étaient déjà dans une situation précaire et dépendante vis à vis de leur conjoint.


Education For Madagascar reçoit toute personne qui est victime de violence psychologique, verbale ou physique, pendant notre séance École Des Femmes chaque premier samedi du mois sur notre site d’Ambohibe Antananarivo. Notre centre de soins est ouvert chaque samedi en la présence de notre médecin généraliste pour écouter, conseiller et soigner les femmes du village en situation de détresse. Dans le cas d’une situation grave, nous les orientons vers une institution spécialisée.


Femmes, jeunes filles, enfants ! Vous ne méritez ni le bleu dans vos yeux ni les bleus sur vos corps ! Comme le dit une chanson: « Blue ain’t your color.» Apprenez à dire NON, non à la violence, non à toute forme d’abus !


Aina Rasolondrainibe


(1) Dans sa résolution A/RES/48/104 sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes,  20 décembre 1993

(2) résolution A/RES/54/134  de l’ONU

(3) selon l’article deux de la déclaration de l’ONU de 1993

(4) Loi n° 2019-008-VBG du 13 Décembre 2019

(5)Le directeur général de la Police nationale, le contrôleur général de police Dany Marius Rakotozanany a annoncé ce chiffre lors d’une intervention sur les chaînes de radio et télévision

25 Novembre

Journée Internationale

de la lutte contra la Violence faite aux femmes et aux filles

Silence dans la chaumière

Silence vs Consensus

Illustration :

Chagrin (sorrow)  1882-01

de Vincent Van Gogh

Oeuvres d'Arts à l'aquarelle

Stop violence against women  de Carter de Alejos

Alone  de Carter de Alejos